Gravure
La gravure du verre a fait les beaux jours des cristalleries
hollandaises, vénitiennes, de Bohème et françaises
notamment sous le Second Empire.
L’École tchèque (Stanislav Libensky) l’a
apprise et enseignée, lui imprimant de nouveaux élans
créatifs dans les années 50, notamment en interprétant
des scènes liturgiques.
Dans les années 70, elle a cédé la place
au soufflage et au moulage avant de revenir, par le biais
des cristalleries, sur le devant de la scène créative.
En effet, l’ouverture des cristalleries de renom aux
artistes et aux designers a provoqué une nouvelle donne
s’échappant de la tradition.
Ettore Sottsass, Emmanuel Babled ou William Sawaya ne se sont
d’ailleurs pas privés de l’employer chez
Baccarat.
L’artiste italien Paolo Martinuzzi, installé
en Allemagne, a découvert la gravure… grâce
à la roulette d’un ami dentiste. Depuis, il recouvre
ses pièces de représentations de créatures
chimériques.
Enfin, Philip Baldwin et Monica Guggisberg ont fait renaître
le Battuto, technique vénitienne de gravure (voir ci-dessous
la rubrique "Un peu d’histoire").
Mode
d’emploi
La gravure à l’acide n’est plus guère
utilisée dans les ateliers artisanaux pour des raisons
de sécurité et d’environnement.
La gravure est le plus souvent exécutée à
la roue, à la pointe de diamant ou à la fraise,
avec un matériel ressemblant à celui du dentiste.
On peut également sculpter au jet de sable (voir soufflage).
On grave à la roue sur un tour électrique équipé
de petites meules en carborundum, métal, pierre ou
liège, de formats divers.
La gravure est toujours facilitée par l’emploi
d’une poudre abrasive (ponce ou carborundum), mêlée
à un filet d’eau.
Un
peu d’histoire
Depuis le XVIe siècle, la gravure a fait la réputation
des cristalleries européennes. Les Hollandais ont été
les premiers à l’utiliser, mais bien vite, son
usage s’est répandu internationalement.
Les artistes Philip Baldwin et Monica Guggisberg ont remis
sur scène le battuto, technique vénitienne de
gravure en facettes sur un verre multicouche. « La technique,
disent-ils, qui date du XIXe siècle, a été
créée pour traiter les surfaces du travail des
murrine et gommer les traces du moule. Les verriers ont commencé
par utiliser des roues pour arrondir ces surfaces inégales
et les rendre limpides comme du velours (vellato). Dans les
années vingt à trente, la Cristallerie du Val
Saint-Lambert en Belgique a repris le battuto avec une variante
que le très influent verrier italien Carlo Scarpa a
remarquée. Quand celui-ci est devenu directeur du design
chez Venini en 1933, il a tout de suite compris l’intérêt
artistique de cette forme de gravure ».
Galerie
photos
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
|