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  Soufflage

C’est incontestablement la technique reine des artistes verriers depuis les années 60-70 avec le mouvement « Studio glass » aux États-Unis et en Europe.

L’Américain Dale Chihuly a porté le soufflage à son paroxysme en lui délivrant la dimension du monumental. Dans des registres plus intimes, de nombreux artistes ont exploré les techniques les plus pointues : multicouches, battuto, millefiori…

Dans les années 80 et 90, les souffleurs ont surtout interrogé les rapports support / surface, motif / forme comme Alain et Marisa Bégou, Xavier de Mirbeck…

Quelques artistes pointus ont élargi le vocabulaire de cette technique : Jean-Pierre Umbdenstock, Giampaolo Amoruso, Fabienne Picaud (soufflage dans des moules de métal) ou le couple Monica Guggisberg et Philip Baldwin, revisitant les fondamentaux vénitiens.

Impossible de citer tous les ténors du soufflage mais il faut évoquer ceux qui, par leurs savoir-faire passionnés, ont élevé le soufflage au plus haut niveau : Jean-Claude Novaro, à Biot, au Sud de la France, et Lino Tagliapietra à Murano, Venise.


Mode d’emploi

Le soufflage consiste à introduire de l’air dans une masse de verre à l’état visqueux, en soufflant à la bouche dans une “canne”, long tube creux métallique, ceci afin d’obtenir une forme creuse.

En premier lieu, le verrier "cueille" du bout de sa canne une boule de verre en fusion dans le creuset. Ensuite, le "marbrage" permet de centrer la boule sur le marbre (en métal). Après avoir introduit une bulle d’air dans le verre, le verrier souffle, réalisant une "poste".

L’opération de soufflage est renouvelée après des réchauffements successifs, pour former et développer la « paraison », soit le volume définitif de verre creux souhaité pour la pièce à créer.

En complément du soufflage, le verre est façonné par divers outils : mailloches (cubes de bois évidés), mouillettes en papier journal, pontils et ferrets, permettant de saisir le verre, fers pour ouvrir les cols, ciseaux à rogner…

La pièce achevée est ensuite introduite dans le four de recuisson pour plusieurs heures de refroidissement progressif.

Le soufflage peut être réalisé dans des moules en métal, aluminium, bronze, fonte ou acier ou en matériaux réfractaires, une variante développée par les Romains.


Un peu d’Histoire

Le soufflage débute vers 75-50 av. J.C, au Moyen-Orient et devient une véritable révolution de l’art verrier qui gagne rapidement le monde Romain et différentes régions du bassin méditerranéen, avant de conquérir l’Europe entière.

Les Romains développent considérablement cette technique et les verriers vénitiens la portent ensuite au rang d’art dès la Renaissance et plus tard avec les « Gentilshommes verriers ».

Autre révolution, celle du cristal au XIXe siècle qui permet d’associer le soufflage à de multiples autres techniques : gravures, taille à froid, décor, émaillage, etc.

Une nouvelle voie naît dans les années 70 avec les « Studio Glass » américains (Dale Chihuly), puis français (Claude et Isabelle Monod, installés à la Verrerie de Biot dirigée par Éloi Monod, les Morin à Dieulefit, etc.).

Son savoir-faire est transmis principalement au travers des centres de formation internationaux.

Aujourd’hui, le soufflage permet de multiples combinaisons artistiques malgré l’équipement lourd et le coût énergétique élevé qu’il requiert.


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