Fonctions
de l'espaceur
Pour que le vitrage isolant puisse conserver sa transparence
et ses performances thermiques et acoustiques aussi longtemps
que possible, il est nécessaire d'apporter un soin
très particulier, tant au niveau de la conception,
de la fabrication et du contrôle, à la réalisation
de l'assemblage des verres à l'aide de l'espaceur.
En effet celui-ci devra s'opposer aux d'échanges éventuels
de gaz, d'humidité et de poussières entre les
ambiances extérieures et la lame de gaz du vitrage.Nous
ne décrirons ici que le vitrage à espaceur collé
dit "à double barrière" qui est actuellement
le plus couramment fabriqué. Pour les autres procédés
les principes de base restent les même.
Le
profilé intercalaire
L'intercalaire est généralement un profil creux
métallique, extrudé ou formé, ou en matière
organique.
• Intercalaire
L'intercalaire est rempli d'un déshydratant qui a pour
fonction d'absorber l'humidité emprisonnée lors
de la fermeture de l'ensemble verres et espaceur.
Des orifices sont prévus pour permettre cette déshydration.
Dimensions usuelles:
h = 6,5 à 8 mm
d = 6 à 30 mm
• Profilé avec équerres
d'assemblage
Les profilés sont coupés à dimension
puis assemblés à l'aide d'équerre.
L’étanchéité des jonctions peut
être renforcée par injection d’un produit
de calfeutrement aux quatre angles.
• Profilé plié
aux angles
Dans ce cas l'intercalaire est constitué d'un profilé
continu plié aux angles. Une pièce de jonction,
étanchée à l'aide d’un produit
de calfeutrement, permet d’assurer la continuité
de l’étanchéité.
Les sources de fuites possibles aux niveaux des pièces
de raccordement sont divisées par quatre par rapport
au type d'assemblage précédent.
Les
barrières d'étanchéité et de scellement
La
barrière intérieure d'étanchéité
Une première barrière, dite d'étanchéité,
est réalisée en interposant entre l'intercalaire
et les verres un cordon de mastic ,généralement
à base de butyl ou polyisobutylène (P.I.B.),
particulièrement performant en terme d'étanchéité
à la vapeur d'eau et aux gaz. C'est un élastomère
non vulcanisé qui reste plastique. Il présente
une très bonne adhérence au verre et résiste
très bien à l'ozone, l'oxygène et aux
Ultraviolets. Par contre ses performances mécaniques
sont insuffisantes pour tenir les verres entre eux.
Bien entendu le cordon de mastic ne doit pas comporter de
discontinuité.
La
barrière extérieure de scellement
Le scellement de l'ensemble est assuré par un produit
dit de "scellement" de type polysulfure, polyuréthane,
silicone ou butyl "hot melt" qui présentent
tous une bonne adhérence sur le verre et des propriétés
mécaniques leur permettant d'assurer le maintien des
composants verriers sur l'intercalaire.
Ces poduits de scellement sont formulés spécifiquement
pour l’application en double vitrage.
polysulfures
Ce sont des élastomères, généralement
à deux composants, qui présentent après
réticulation des propriétés élastiques.
Ils présentent une bonne résistance à
l'oxydation. Leur perméabilité à la vapeur
d'eau est faible grâce à l'ajout de certains
additifs.
polyuréthanes
Ces élastomères ont des propriétés
voisines de celles des polysulfures pour leur résistance
au vieillissement et leur perméabilité aux gaz.
silicones
Ce sont également des élastomères à
un ou deux composants. Leur adhérence sur le verre,
leur résistance aux agents extérieurs et leur
vieillissement sont excellents. En effet leurs propriétés
mécaniques sont très peu affectées par
l'oxygène, l'eau, l'ozone, la température, les
ultraviolets, les acides et les bases. Leur point faible est
leur perméabilité à la vapeur d'eau qui
interdit leur utilisation en simple barrière.Le mastic
silicone est plus particulièrement utilisé lorsque
le joint de vitrage est exposé au rayonnement solaire
(cas du Vitrage Extérieur Collé par exemple)
butyls
"hot melt"
Ce sont des caoutchoucs thermofusibles présentant une
bonne résistance à la pénétration
d'humidité. Leur consistance ferme aux températures
usuelles du bâtiment permet leur usage en tant que barrière
de scellement. S'il est à craindre des températures
élevées en cas de fort ensoleillement et en
toiture notamment leur usage nécessite quelques précautions.
Les
déshydratants
La déshydratation de l'air ou du gaz emprisonné
entre les feuilles de verre est obtenue par un déshydratant
(ou déssicant) contenu dans l'intercalaire tubulaire.
Cet intercalaire est pourvu d'orifice (fentes ou trous) pour
que le déshydratant soit en communication avec l'air
ou le gaz intérieur. Celui-ci est généralement
du tamis moléculaire, parfois du gel de silice.
La capacité d'absorption de ces déshydratants
est supérieure à 20% de leur poids. Après
déshydratation,dans un vitrage isolant neuf, le taux
d'humidité est suffisamment faible pour qu'il n'y ait
pas de condensation entre les verres pour des températures
inférieures à -60°C (point de rosée).Dans
les procédés de vitrages isolants sans cadre
métallique le déshydratant est le plus souvent
incorporé dans le cordon de plastique jouant le rôle
d'espaceur.
Tamis
moléculaire
Ce produit de synthèse est un alumino-silicate de sodium,
potassium ou calcium présentant des pores ayant des
diamètres voisins du diamètre de la molécule
d'eau. L'eau se trouve ainsi "piégée"
dans ces micro-canaux par un phénomène physique.
Il présente un haut pouvoir absorbant, surtout aux
faibles humidités relatives telles que celles que l'on
rencontre dans les vitrages isolants.Actuellemnt les tamis
moléculaires les plus utilisés sont ceux qui
présentent des diamètres de pore de l'ordre
de 3 å (Angstrom = 10-10 m).
Gel
de silice
Il est composé de silice amorphe qui peut absorber
l'eau selon un processus chimique. Son haut pouvoir absorbant
aux fortes humidités relatives diminue quand celles-ci
deviennent faibles. Les très basses températures
de point de rosée sont plus difficiles à obtenir
qu'avec les tamis moléculaires. En revanche, il absorbe
bien les solvants provenant éventuellement de la polymérisation
des produits de scellement.
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