Le soufflage du verre (à la bouche)
Inventée un siècle et demi avant notre ère,
au Proche-Orient, la technique du soufflage du verre au moyen
d'une canne creuse était réservée aux
productions d'objets. Elle se répand pour les usages
du verre plat à partir du Haut Moyen-Age.
On utilisait deux procédés concurrents :
- la fabrication dite "en plateaux" (Normandie,
Angleterre)
- la fabrication dite "en manchons" (Lorraine,
Allemagne, Bohème, Venise).
C'est ce dernier qui est encore utilisé de nos jours
en France, à la Verrerie de Saint-Just, pour la fabrication
des "verres vitral".
Ce procédé consiste essentiellement à souffler
de l'air au sein d'une masse de verre chaud, donc malléable,
afin de la développer peu à peu sous forme de
cylindre.
Le verrier prend (cueille) une paraison au bout d'une tige
creuse métallique en acier inoxydable de 1,20 à
1,80 m. de long (la canne) en l'introduisant par l'ouvreau
(la porte) du creuset (on dit le pot) dans lequel le verre
a été fondu.
Après avoir retiré la canne, il continue un
mouvement de rotation pour contrecarrer l'effet de pesanteur
et empêcher le verre de s'étirer. Un deuxième
compagnon continue par réchauffements, soufflages et
balancements successifs à former la masse de verre
sous forme de cylindre (le manchon). Le cylindre est alors
détaché de la canne en sectionnant le verre
au ras de la canne, après avoir décalotté
le sommet.
Ce cylindre de 1 m de hauteur est ensuite fendu à chaud
dans le sens de la longueur puis mis à plat et recuit
dans un four de recuisson :la carcaise.
L'opération de soufflage repose sur des tours de main
et l'habileté du tiseur, celui qui prépare et
affine le verre à chaud.
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