Verres
pour l'industrie nucléaire
L'industrie nucléaire utilise le verre pour sa transparence
afin de faire des observations à l'intérieur
d'enceintes où règne une radioactivité
élevée.
Les rayonnements pénétrants (généralement
les rayonnements gamma) ne sont absorbés que par une
épaisseur importante du matériau. Ils sont mieux
arrêtés par des matériaux plus denses
tel que le plomb. Il a fallu mettre au point des verres "denses",
le plus souvent au plomb ou au baryum, suffisamment clairs
et transparents. Ces verres atteignent une densité
de 6,2 (au lieu de 2,5 pour un verre sodocalcique).
Cette utilisation du verre pose un problème particulier,
car le verre exposé a un rayonnement radioactif intense
se colore. En effet, les électrons expulsés
de leur position par l'action du rayonnement radioactif se
retrouvent dans des positions ou ils sont moins fortement
liés au réseau. Ils peuvent vibrer sous l'action
de la lumière visible formant ainsi des "centres
colorés". L'accumulation de ces centres colorés
se traduit par une opacification du verre. On y pallie en
y introduisant un constituant accepteur d'électrons
qui fixe les électrons déplacés : c'est
le rôle de l'oxyde de cerium. Ces verres sont appelés
"verres stabilisés".
Le verre peut être utilisé dans l'industrie
nucléaire pour sa sensibilité aux rayonnements.
Il peut être un détecteur sensible aux radiations.
Comme nous venons de le voir, les verres industriels courants
s'opacifient sous l'action des rayonnements "ionisants"
par suite de la formation des "centres colorés".
On peut exalter cette photosensibilité par le choix
de compositions convenables à base de cobalt, de manganèse
ou de vanadium. Ce sont des verres dosimètres. Ces
verres se colorent sous l'action du rayonnement et la mesure
de l'intensité de cette coloration permet de connaître
la quantité de rayonnement à laquelle ils ont
été soumis.
|