Les
vitrages mis en œuvre dans le bâtiment peuvent
être agressés de diverses façons :
• mécaniquement
• chimiquement
et nécessitent par conséquent un entretien
périodique et des précautions sont à
prendre durant :
• leur fabrication
• leur transport
• leur mise en œuvre
• leur durée d’exposition (leur durée
de vie)
L’agression
mécanique
Tout produit dont la dureté est supérieure
à celle du verre peut provoquer des rayures superficielles.
Aussi il est nécessaire de se souvenir de la position
du verre dans l’échelle de dureté.
Dureté : dans l’échelle de Mohs, utilisée
par les minéralogistes, et qui est rappelée
ci-après :
1 talc
2 gypse
3 calcite
4 fluorine
5 apatite
6 orthose
7 quartz
8 topaze
9 corindon
10 diamant |
Chaque corps raye les précédents et n’est
pas rayé par les suivants. Le talc est donc le plus
tendre puisque rayé par tous les autres et le diamant
le plus dur puisque aucun corps ne peut le rayer.
Le verre, quant à lui, se situe entre l’orthose(6)
et le quartz (7).
Le frottement sur la surface du verre d’un produit
dont la dureté est supérieure à celle
du verre peut provoquer des « griffes » ou «
rayures » , mais plus ou moins marquées, rectilignes
ou curvilignes, continues ou discontinues, d’aspect
mat ou brillant.
Une limite admissible de ces irrégularités est
tolérée dans la profession de miroitier techniverrier
en rappelant toutefois les précautions à prendre
durant la vie d’un vitrage.
Un vitrage plan livré chez un miroitier est agressé
mécaniquement durant :
- son transport
- sa manipulation et sur la table de coupe
- sa manutention
- sa transformation (vitrage isolant, trempe …)
- sa livraison
- sa mise en œuvre sur le chantier
Ensuite il sera nécessaire pendant la durée
du chantier d’assurer la protection du produit verrier
contre les agressions des enduits maçonnés,
peintures …
L’agression
chimique
Dans certains cas, la surface du verre peut être altérée
par l’atmosphère (pollution), les eaux de lessivage
chargées de composants chimiques issus des matériaux
de construction (plâtre, ciment, enduit…), les
produits de nettoyage des éléments environnants…,
ainsi que les produits de nettoyage du verre si ces derniers
sont mal adaptés.
Par ailleurs la tranche de certains produits transformés
(vitrage isolant, feuilleté…) peuvent être
dégradés par des produits accessoires de mise
en œuvre (mastic, cales) ou l’eau stagnante.
Précautions
à prendre
- lors de sa transformation
Manipulés, transportés, découpés,
les produits verriers sont sensibles à l’abrasion
qui provoque des rayures par le frottement avec un produit
dont la dureté est supérieure à celle
du verre comme exprimé précédemment.
En ce qui concerne les vitrages isolants, lors de leur fabrication
en atelier spécialisé l’attention sera
portée en particulier sur l’opération
de découpe, celle-ci pouvant laisser sur le verre des
traces d’huile utilisée pour la lubrification
des outils de découpe.
Par ailleurs le lavage du verre peut être la cause de
dépôts après séchage, provenant
du manque de pureté de l’eau de rinçage
et, ou de l’air de séchage.
La manipulation des vitrages avec des palonniers à
ventouses peut laisser sur le verre des traces de matières
grasses. Bien que le verre ait la réputation d’être
inaltérable à la plupart des agents chimiques,
les dégradations produites par les agents atmosphériques
peuvent être constatées, se manifestant par une
irisation de la surface causée par l’action de
l’humidité. Cette corrosion de surface appelée
« irisation » et que l’on pourrait prendre
pour une « salissure » est une dégradation
physico-chimique irréversible du verre.
Un lavage et l’utilisation d’un matériel
adapté et propre sont fortement recommandés.
- lors de sa mise en œuvre
Mis en œuvre en atelier ou sur chantier, les
produits verriers demeurent encore fragiles et peuvent être
soumis à des agressions mécaniques ou chimiques.
Mécaniques, des rayures pourront être constatées
une fois le verre mis en place dans sa feuillure, rayures
rendues visibles par l’incidence de la lumière
environnante et provoquées lors de la manutention et
mise en œuvre.
Chimiques, des traces de « coulure » de ciment
particulièrement visibles sur les verres dits «
à couche » pourront apparaître dans le
temps.
Sur chantier il y a nécessité de veiller à
la protection des vitrages jusqu’à la fin de
travaux.
- lors de la finition du chantier
Le clos et le couvert, l’étanchéité
à l’air et à l’eau étant
réalisés, d’autres corps d’état
interviendront et ce peut être que plusieurs mois plus
tard que le nettoyage de fin de chantier sera réalisé.
Il sera alors nécessaire de bien veiller à ce
que toute trace de ciment, de plâtre, de peinture, soit
éliminée. Un lavage à eau claire avec
produits tensioactifs à Ph neutre sera nécessaire.
Il faudra également veiller à ce que les trous
de drainage des feuillures soient correctement débouchés
afin qu’ils remplissent leur fonction dans de bonnes
conditions.
Le
nettoyage
Produits conseillés –
Produits interdits
Pour le bon entretien des verres dans le bâtiment,
le meilleur produit sera l’eau claire à laquelle
l’on peut ajouter des produits courants du commerce
non alcalins.
Les verres à couches nécessitent un entretien
particulier.
Par contre, il est formellement interdit d’utiliser,
pour effectuer le nettoyage des produits verriers de la soude
et de l’acide fluorhydrique, ces produits provoquant
des agressions chimiques irréversibles.
Il y a lieu de s’assurer de la compatibilité
du produit verrier avec les produits de nettoyage des éléments
environnants.
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