La surface du verre peut
être modifiée par de très nombreuses méthodes.
Pour les vitrages de l’automobile, ce sont principalement
l’émaillage et le dépôt de couche
à réflexion infrarouge qui ont aujourd’hui
la faveur des concepteurs. Les couches à réflexion
solaire ont perdu un peu de leur place au profit des verres
très fortement teintés.
Les dépôts de couches pyrolytiques sont utilisés
pour produire des couches de protection solaire. On trouve,
aujourd’hui ces produits principalement pour des toits
de véhicules.
Des lustres (émaux de métaux nobles qui produisent
des couches très réfléchissantes) sont
aussi utilisés pour la production de motifs décoratifs
(avec des dépôts par sérigraphie) pour
les toits.
Emaillage
Un émail est une fine couche de verre dont la fusion
est réalisée, in situ, sur la surface du verre
à émailler. L’émaillage est souvent
réalisé en deux étapes principales :
dépôt d’une pâte humide (oxydes finement
broyés et dispersés dans un médium organique)
par sérigraphie (au travers des fines mailles d’une
toile métallique) qui permet de réaliser un
dépôt localisé et/ou des motifs décoratifs.
La cuisson de l’émail assure sa liaison durable
avec le verre de base. Cette cuisson est très souvent
associée à l’opération de formage
pour les produits destinés au feuilletage ou à
l’opération de formage et de trempe pour les
produits trempés. Les émaux sont des verres,
typiquement non-transparents, à bas point de fusion
chargés en oxydes colorant et opacifiant.
Ces mélanges ont été réalisés
pendant de très nombreuses années avec des oxydes
de plomb et de cadmium. (Le plomb est utilisé pour
son pouvoir fondant, le cadmium pour ses propriétés
colorantes). La recherche de compositions n’utilisant
plus les métaux dits «lourds» ont éliminé
ces oxydes.
Les émaux d‘aujourd’hui ont remplacé
le plomb et le cadmium par des oxydes de zinc, d’étain,
de titane, de baryum et des oxydes colorants réputés
non toxiques (fer, cuivre, nickel, …). A l’origine
l’émail noir (disposé sur le pourtour
des vitrages) était utilisé pour la protection
des colles face au rayonnement ultraviolet. L’émaillage
est très utilisé pour la décoration avec
le développement de dépôts de couleur
qui se substituent, en partie, aux dépôts antérieurs
qui, tous, étaient noirs. Il est aussi utilisé
pour cacher des dispositifs que l’on veut être
non-visibles derrière le verre.
Les réseaux chauffants des lunettes arrière
sont généralement produits au moyen de pâtes
riches en d’argent. Le taux d’argent, la taille
des lignes conductrices et leur géométrie définissent
la résistance électrique de l’ensemble.
Un connecteur soudé sur le réseau assure la
liaison avec le circuit électrique du véhicule
et l’antenne radio (quand celle-ci est intégrée
à la lunette arrière).
Couches
réfléchissant le rayonnement visible
Ces couches, développées au cours des années
70, ont été les premières couches à
être largement utilisées dans l’automobile,
en particulier pour les toits. Ces couches, souvent produites
par pyrolyse, offrent une excellente durabilité et
sont disposées sur la face extérieure du vitrage.
La réflexion est voisine de 30%. La durabilité
est excellente si la trempe est réalisée de
façon appropriée (Une trempe qui n’est
pas bien conduite peut provoquer des fissurations du film,
altérant, alors, la durabilité de la couche).
Couches
réfléchissant le rayonnement infrarouge
Ces couches ont été développées
au cours des années 90 et ont connu rapidement un énorme
succès. Elles réduisent les apports thermiques
à travers le pare-brise et ont contribué à
une augmentation de la surface de ceux-ci. Ces couches ont
profondément modifié l’aspect des pare-brise
de nombreux véhicules, leur donnant une réflexion
de teinte bleue à laquelle nous n’étions
pas habitués. Ces couches transmettent le rayonnement
visible et réfléchissent le rayonnement infrarouge.
Elles ont une structure comparable aux couches faiblement
émissives qui équipent, aujourd’hui, les
fenêtres de nombreux immeubles. Ces couches peuvent
assurer, aussi, sous certaines conditions les fonctions de
dégivrage et de désembuage.
Ces couches sont déposées sous vide par pulvérisation
cathodique magnétron. Trois méthodes coexistent:
dépôt de couche sur verre plat et formage du
verre ultérieur (cette méthode exige des précautions
particulières au formage pour ne pas endommager la
couche), dépôt de couche sur un verre déjà
mis en forme et traité thermiquement (les installations
de dépôt de couches sont moins bien utilisées
dans ce cas-ci), dépôt de couches sur une feuille
de matière plastique (souvent du PET, polyethylene
terephtalate) qui est introduite entre deux feuilles de verre,
au moyen de PVB (toutes les couches ne se prêtent pas
bien à cette méthode).
Ces couches disposent, maintenant, d’une fenêtre
(transparente au rayonnement infrarouge) qui assure la liaison
entre l’intérieur du véhicule et les installations
de détection des péages sur les autoroutes.
Le pare-brise à couche Sungate développé
par PPG est un des exemples typiques de produit à couche
très performante.
Couches
diverses
• Les couches qui rendent la surface du verre plus facilement
nettoyable (je préfère ce concept à celui
d’autonettoyant, plus discutable), sont des surfaces
hydrophiles pour lesquelles la décomposition (par oxydation)
des résidus organiques est catalysée par de
l’oxyde de titane.
• Les couches hydrophobes qui facilitent l’écoulement
des gouttes (par modification de la tension superficielle
de la surface) vont se développer dans l’automobile
avec leur durabilité qui s’améliorera.
• Les couches anti-réflexion vont se développer
avec la demande des designers de mettre en oeuvre des pare-brise
de plus en plus inclinés. Des couches anti-réflexion
seront indispensables pour éviter la réflexion
gênante, sur le pare-brise, des instruments du tableau
de bord [l’indice de réfraction du verre sodocalcique
(voisin de 1,52) donne des vitrages dont la réflexion
est voisine de 8%].
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