Matériau
de renfort des plastiques dans neuf cas sur dix, la fibre de
verre connaît d'autres usages que nous allons évoquer
rapidement. La
fibre d'isolation
Depuis 1973 et le lancement des grandes campagnes nationales
pour les économies d'énergie, nul n'ignore l'importance
des fibres de verre dans le processus d'isolation.
A partir d'un mélange vitrifiable bien particulier
qui va être centrifugé, les fibres de verre sont
encollées en sortie de fibrage par une résine
synthétique.
Elles sont acheminées sur un tapis transporteur vers
l'étuve de polymérisation. Le matelas de fibres
sera plus ou moins dense, plus ou moins épais, selon
la vitesse de déroulement du tapis transporteur.
Il va être commercialisé sous forme de panneaux
rigides ou de matelas plus souples, revêtus d'un papier
kraft ou d'un habillage plastique, d'un feutre de bitume ou
d'une tôle inoxydable, d'une toile ou d'une couche de
plâtre, pour protéger un mur, un plafond, le
sol d'un grenier du froid et du bruit. Présenté
en coquilles, il permettra d'isoler des tuyaux.
La
fibre optique
La fibre de verre s'est également mise au service de
la médecine, grâce à sa souplesse, à
sa transparence et à son extraordinaire capacité
de véhiculer la lumière. Véritable minilampe
de poche, elle est devenue cette endoscope cher aux gastro-entérologues,
aux pneumologues et aux urologues chargés d'observer
les diverses affections de l'organisme humain.
En faisceau, ces fibres de verre, devenues fibres optiques,
éclairent notre tube digestif, nos bronches ou nos
voies urinaires sans jamais brûler les muqueuses qui
tapissent nos organes. Il s'agit, en effet, d'une lumière
"froide", qui permet au médecin d'observer
en direct la zone malade. Cette information visuelle, sans
radiographie ni acte chirurgical, lui offre la possibilité
de livrer immédiatement un diagnostic, mais aussi de
soigner.
Car l'endoscope éclaire le passage d'une petite pince
susceptible de faire un prélèvement qui sera
ensuite soumis au microscope. Conduits par ce fil de lumière,
des canaux très fins peuvent aussi injecter une substance
sur la zone affectée ou cautériser une lésion.
Voire, dans les cas extrêmes, amener une pince dans
l'organisme pour en retirer un corps étranger, une
arête, une aiguille avalée par un enfant…
A
la "une" de l'information
Conductrice de lumière, la fibre de verre s'est ainsi
imposée dans le domaine de la communication. Après
avoir utilisé, au tout début du téléphone,
le fil de cuivre et son câble coaxial pour transmettre
des impulsions électriques, on a cherché une
solution de rechange afin d'augmenter le trafic. Réponse
: la transmission d'impulsions lumineuses.
Dans les années soixante, on hésite entre deux
vecteurs également transparents, l'air et le verre.
Le premier est vite abandonné, trop lié aux
conditions atmosphériques, au brouillard et aux turbulences.
Le second séduit, vu le succès de l'endoscope
dans le monde médical. Mais, en télécommunications,
les distances à parcourir sont autrement plus longues,
et il ne doit y avoir aucune déperdition de lumière
d'un point à l'autre.
Pour que la fibre de verre devienne cette fibre optique idéale,
il faut éliminer les dernières impuretés.
Transparente et pure, elle devra associer une parfaite résistance
mécanique à une finesse extrême. De l'épaisseur
d'un cheveu, les fibres optiques passent par douzaines dans
le chas d'une aiguille. Le verre est sorti vainqueur du pari,
il véhiculera l'information à travers la planète
grâce à tout un réseau de câbles
"à fibres optiques".
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