Artiste
Née en 1968.
Vit et travaille à Antibes.
Après une formation à l’École
Supérieure des Arts Appliqués et des
Métiers d’Arts à Paris, puis au
Cerfav de Vannes-Le-Châtel et un workshop avec
Lino Tagliapietra à Haystack (USA), Isabelle
Poilprez a travaillé dans l’atelier de
la verrerie Anfora à Murano. Elle a également
conçu plusieurs collections d’objets
en série limitée pour Salviati, et créée
des pièces uniques (sculptures, installations,
bijoux en verre). Son travail s’inspire particulièrement
des techniques vénitiennes.
Contact
2 Chemin du Montfleury 06600 Antibes.
Tél : 04 89 75 03 00.
E-mail : isapoilprez@free.fr
Techniques favorites
Verre soufflé, murrhines…
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Galerie
photos
Le verre mène
la danse
Après avoir intégré le milieu très
masculin des ateliers de Murano, la jeune souffleuse de verre
Isabelle Poilprez s’est lancé un nouveau défi,
en 2004 : une résidence à quatre mains avec
le danseur et chorégraphe Yutaka Takei. L’atelier
de Sars-Poteries les a accueillis pour un projet mêlant
danse et verre à l’unisson. Deux univers à
relier, pour mettre en évidence la communication entre
le verre et d’autres disciplines. « Avant de connaître
Yutaka, j’avais déjà très envie
de monter un spectacle avec le verre, explique Isabelle. L’idée
est venue naturellement. Certaines chorégraphies ont
déjà été créées
avec des pièces en céramique ou en verre, en
interprétant simplement la vision d’un objet.
J’avais le désir d’un réel échange,
pour faire à la fois découvrir le verre et élargir
notre vision de l’art contemporain. » Une première
expérience du verre pour Yutaka Takei, et de danse
pour Isabelle Poilprez.
En réalisant un Cocon composé de dizaines de
bulles soufflées transparentes, Yutaka s’est
investi dans un travail répétitif. Immergé
dans le milieu verrier, il s’est également imprégné
des gestes, de la matière et de la chaleur pour sa
chorégraphie. Sur le thème de l’environnement,
Isabelle a développé des sculptures associant
sa maîtrise du soufflage et des murrhines, le raku,
le sable, le fusing… Un melting-pot de techniques faisant
appel à leur curiosité et leurs vécus.
La cité des « Choux » de Créteil
- une architecture des années 70 imaginée par
Gérard Grandval - est symbolisée par une accumulation
de contenants et de couleurs ; les vasques de raku renvoient
à la tradition japonaise, un pain de sucre rappelle
le Nord, et le sable vient de Fontainebleau, ville natale
de la créatrice… « Ces pièces, pensées
pour le spectacle, constituent par ailleurs une exposition,
précise Isabelle. Elles correspondent à mon
envie de faire découvrir le verre. Peu de gens savent
qu’il est composé de sable, par exemple. La symbiose
entre verre, danse, image et musique appuie bien sûr
cette démarche. » Pour cette artiste bercée
par la chaleur intense des fours de Murano, l’expérience
relève du challenge physique. Une manière de
repousser ses limites.
Après sa résidence à l’Atelier
du Verre de Sars-Poteries, le duo s’est entraîné
jusqu’à l’ultime répétition,
une semaine avant la rencontre avec le public. Le 29 avril
2004, le vernissage de l’exposition des sculptures au
Musée du Verre précédait le spectacle
parrainé par le Conseil Général du Nord
et Arc International. Un show avec vidéo et photo sur
écran géant, sono, musique, lumière et
chorégraphie, dans l’atelier du verre. Loin de
la caricature des ballets de cannes et des idées reçues
sur la danse contemporaine, dans une mise en scène
dépouillée, cette recherche expérimentale
transcende des techniques anciennes vénitiennes. Nouvelle
technique utilisée par Isabelle, le fusing, en blocs
de baguettes à effet neige. Autre développement
réussi, déjà utilisé dans son
œuvre, l’association verre-raku envisagée
dans la perspective de l’offrande, de l’hommage
et du rituel.
Claire Gaillard.
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