Artiste
Né en 1964 à Saint-Étienne.
Vit et travaille en France.
Contact
133 rue de Bagnolet
75020 Paris
Tél : 01 43 70 37 07
Oeuvres uniques
Interventions événementielles
Architecture
Techniques utilisées
Soufflage
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Rencontre
Jean-Michel Othoniel se sert du verre soufflé comme
d’une palette multicolore nourrissant une œuvre
opulente et baroque. Cet artiste français, l’un
des plus en vue sur la scène internationale, réhabilite
l’art spectacle dans une exposition inédite à
la Fondation Cartier pour l’art contemporain. Comme
ses prédécesseurs de la Renaissance et du XVIIIe
siècle, il confie la réalisation de ses pièces
à des artisans hautement qualifiés, notamment
dans le domaine du verre. Rencontre.
La liste des remerciements du catalogue de l’exposition
Crystal Palace est un vrai générique de film
comprenant plus de 300 noms, principalement composés
d’artisans. Avant tout projet, Jean-Michel Othoniel
se fixe de délicats défis. Il ne lâche
jamais prise et devient chef d’orchestre après
avoir été créateur, puis financier rassembleur
de sponsors. Visage juvénile, attitude candide mais
déterminée, l’artiste âgé
de 40 ans fait partie de la génération «
installations », mais s’en échappe régulièrement
sans pour autant dénigrer l’œuvre unique.
« Crystal Palace est une référence à
l’histoire des utopies du vingtième siècle…
un casino ou un théâtre, invitation au jeu, au
ballet explique-t-il. La Fondation Cartier a toujours suivi
mon travail, notamment par des acquisitions. L’idée
de l’exposition actuelle a été émise
en 1997. J’ai commencé à réfléchir
au bâtiment que je connais depuis longtemps. Plutôt
que de lutter avec lui, j’ai choisi de démultiplier
sa présence. De là l’idée de ponctuer
l’espace de bannières qui, de la rue, se voient
au travers du bâtiment, en fait une cage de verre posée
sur un jardin ». Architecture, jardin et sculptures
imbriqués, l’ensemble donne l’illusion
d’un rêve éphémère dans lequel
se perd la lumière. Pour Othoniel, le verre est ludique,
vivant, érotique. Une rencontre décisive dans
le parcours d’un artiste pluriel et atypique.
De 1992 à 1995, Jean-Michel Othoniel enchaîne
les expositions avec une prédilection pour la Fondation
Cartier, alors installée à Jouy-en-Josas. Il
utilise des matériaux rares dans le monde de la sculpture
: la cire, le soufre ou le plomb. Sa première rencontre
avec le verre a lieu au CIRVA de Marseille où il cherche
à reproduire artificiellement de l’obsidienne,
précieuse roche noire composée de basalte vitrifié,
découverte lors d’un voyage dans les iles Éoliennes.
Il joue les alchimistes pendant trois ans, soldés par
un demi-échec. Othoniel passe finalement par le verre
et Saint-Gobain Recherche pour obtenir un équivalent
satisfaisant de l’obsidienne dont il tirera trois sculptures
miroirs. Au passage, il découvre au CIRVA le verre
soufflé, qu’il intègre dans son œuvre
à partir de 1993. Jean-Michel Othoniel visite le maître
verrier Oscar Zanetti à Murano. Il réalise à
Venise, mais également au Cirva, des perles creuses
qui vont constituer un trésor de guerre pour l’élaboration
de futures sculptures. Lauréat de la Villa Médicis
à Rome en 1996, l’artiste suspend des colliers
de verre dans les jardins de la Villa Médicis puis
dans ceux de la prestigieuse Fondation Guggenheim de Venise
et enfin à l’Alhambra et au Généralife
de Grenade. Après avoir produit A Shadow in your window,
un CD-Rom performance interactif, Othoniel est lauréat
du concours lancé par la RATP pour le passage du métro
à l’an 2000. Retour donc au verre avec Le kiosque
des noctambules, réalisation d’une bouche de
métro installée Place Colette, à la station
Palais Royal. Malgré quelques expositions marquantes
dont les Lagrimas au Musée d’Art Moderne de Saint
Étienne en 2003, Othoniel veut son grand projet qu’il
prépare en fait depuis quelques années avec
la Fondation Cartier. Crystal Palace naît lentement,
dans une intense concentration. Fastes baroques, érotisme,
symboles médiévaux, contes de fées, l’univers
de l’artiste, représenté au complet, est
le fruit d’une collaboration avec des artisans qualifiés
dans le verre, mais également dans le textile, broderie,
passementerie et feutre.
Une partie du verre est réalisée par l’atelier
Salviati à Murano, dans le cadre de l’ouverture
de la firme aux projets d’artistes, l’autre au
CIRVA. « Le verre est tellement complexe, dit-il, il
y a tant de techniques et de mondes différents à
découvrir, que je prends toujours beaucoup de plaisir
à l’utiliser. L’échange avec le
verrier lors du soufflage est pour moi primordial. Son geste
est toujours d’une grande tendresse. Et bien sûr,
il y a l’immédiateté. La forme est vite
présente, elle existe, on peut la ressentir ».
Pour se faire comprendre des verriers, Jean-Michel Othoniel
réalise des maquettes en terre cuite et peu à
peu, grâce à la réputation de Guggenheim,
gagne la confiance des ateliers de l’île mystérieuse.
« J’ai eu accès à quelques-uns de
leurs secrets, notamment certaines couleurs uniques à
chaque « furnace ». Je cherche l’épaisseur,
l’aspect brut, la chair du verre, ce qui est inhabituel
pour eux. Mon billet d’entrée, c’est une
connaissance des techniques acquise par l’observation
et le dialogue. Je sais ce qui est de l’ordre du possible
ou de l’impossible et les amène au maximum de
leurs potentiels avec une grande diplomatie. Je mets en avant
l’œuvre, pas mon ego ».
Othoniel appréhende le verre à sa manière.
Il ne cherche pas à devenir virtuose technique ou artiste
spécifiquement verrier, mais revendique le retour des
métiers d’art dans la création, une fusion
avec l’art, comme dans la haute couture. Une nouvelle
idylle prometteuse avec la chair du verre.
Jean-Michel Othoniel met glass in 1992. This French artist,
internationally well known, is showing in Fondation Cartier
for contemporary arts in Paris, in the famous Jean Nouvel’s
building. Using the savoir-faire of dozens of different reputed
craftsmen, including of course glassblowers, he works like
a big movie director and producer. The result is a magnificent
fairy tale, between Lord of the Ring and Fantasia, where glass
plays the key role.
Galerie
photos
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