Architecte
designer
Né en 1959 à La Rochelle
Vit et travaille en France.
Contact
45, Avenue de la République
75011 Paris
Tél : 01 43 55 15 28
www.patricknadeau.com
Design
Architecture
Scénographie
Art topiaire
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Galerie
photos
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Au
cœur du carreau
Révolution dans le domaine du verre plat, Saint-Gobain
Glass lance «Feeling», une gamme de carrelages
d’intérieur destinés aux espaces tertiaires
et collectifs, aux bâtiments publics et à l’habitat
individuel. Plus de cinq ans de recherches et de mise au point
ont été nécessaires pour aboutir à
un produit qui pourrait changer la donne dans l’architecture
d’intérieur. Depuis le début, SGG a joué
la carte créative en invitant des designers à
concevoir ce nouveau type de produit, aussitôt primé
lors du dernier salon Batimat. Patrick Nadeau, colonne vertébrale
du projet, évoque cette saga patiemment orchestrée.
Ils sont doux, limpides et sereins, se jouant de la lumière
dont ils sont complices. Faits d’ombres et de clarté,
éthérés, raffinés et délicatement
colorés, les carreaux SGG Feeling rêvent de coloniser
toutes les parois du monde. Chéris comme des nouveau-nés
par leurs créateurs, ils offrent la liberté
à ceux qui les adopteront.
À l’origine du projet, Isabelle Bernheim, directrice
marketing monde de Saint-Gobain, a tout de suite pensé
à développer cette idée en faisant appel
dès le départ à des créateurs
choisis par Joël Alexandre, de l’agence Industrie
et Talents. En 1998, Patrick Nadeau entre en scène.
Architecte designer connu pour ses jardins nomades nourris
par substrats, il a l’habitude de travailler avec des
industriels (PFG, Ciments Lafarge etc.), mais sa réputation
tient dans le fait qu’il sait s’entourer de collaborateurs
spécialisés dans les domaines qu’il connaît
moins. Patrick Nadeau contacte Jean-Baptiste Sibertin-Blanc,
habile matiériste, et Catherine Filoche, coloriste
spécialisée en tendances et gammes de coloris
pour les produits du bâtiment. Il devient vite le chef
d’orchestre de cette aventure, lentement mûrie
au sein de l’entreprise.
Entretien
« J’avais l’image du verre comme d’un
matériau assez froid et géométrique,
dit-il. Chez Saint-Gobain où l’ambiance est plutôt
au verre architectural, nous avons cherché une approche
chaleureuse, sensuelle et profonde de la matière en
excluant le motif style papier peint. Le problème de
la transparence s’est rapidement posé. La solution
a consisté à concevoir un dépolissage
sur la surface extérieure qui peut être transparent
par endroits, afin de faire vivre par projection des ombres
sur la face laquée intérieure. Les contours
sont moins définis et le graphisme général
change en fonction de l’incidence de la lumière.
Ensuite, nous avons travaillé le mixage des couleurs
à l’intérieur avec une encre sérigraphiée
protégée par une couche de peinture. Mise au
point délicate. L’ensemble procure quatre plans
de perception et des effets visuels intéressants.
Comment s’est mis en place le processus de fabrication
?
De grandes plaques de verre sont fabriquées par Saint-Gobain
Glass. Les motifs sont sérigraphiés à
l’acide en Espagne, puis Aurys, filiale de Saint-Gobain,
s’occupe de la laque intérieure, de la découpe
et du conditionnement. Un des avantages du carrelage en verre
par rapport à la céramique est son prix réduit
en grandes tailles. Pour nous, il est plus facile de faire
des grands carreaux parce que l’on a moins de découpe.
En céramique, c’est beaucoup plus compliqué.
En tant que créateur, quels sont tes sentiments
vis-à-vis de ce matériau?
L’image que j’en ai, c’est le rendu de la
peinture à l’éponge. Des effets de profondeur
de matière. Paradoxalement, je me suis aperçu
que les grands carreaux n’étaient pas systématiquement
adaptés aux larges espaces. Au contraire, ils agrandissent
les petits. Pour l’avenir, c’est une habitude
à prendre car beaucoup de gens ont peur des grands
formats pour les espaces d’habitat. Autre avantage du
verre, la possibilité de combiner les formats sans
heurts visuels et de composer des effets inédits :
dépolis, à motifs ou transparents. Un carrelage
en verre réagit différemment à la lumière.
Il l’absorbe au lieu de la réfléchir.
Pour un architecte d’intérieur, c’est une
possibilité très intéressante.
Comment avez-vous géré les relations avec
une grande entreprise?
À pied d’égalité, puisque Saint-Gobain
innovait en créant un nouveau métier pour eux.
Recherche, production, marketing, vente, distribution : tout
devait être repensé. L’idée est
suffisamment forte pour accepter de passer à travers
ces filtres-là. Je n’ai pas pour l’instant
l’objectif de séries limitées.
Dans l’avenir, j’aimerais échapper au géométrique
des dépolis pour arriver à un traitement presque
organique du verre, végétal, aléatoire.
L’intérêt de ce matériau consiste
à permettre une réflexion créative active
et sensible.
Source : VERRE, volume 9, N°6. Janvier 2004.
Le
jardin de verre
L’architecte-designer Patrick Nadeau a réuni
une fois de plus le verre et le vert. On connaissait les serres,
les jardins d’hiver, les vérandas fleuries, cette
fois son projet va beaucoup plus loin. Il invente le jardin
« prêt-à-pousser », une unité
architecturale à installer dans tous les lieux, y compris
ceux qui sont privés de lumière du jour.
Aller cueillir des bananes, nourrir ses plantes carnivores,
caresser ses cactus au 3e sous-sol de son entreprise, c’est
désormais possible grâce au « Kit Jardin
» de Patrick Nadeau. Citadin, créateur connu
pour de nombreuses réalisations dans le mobilier ou
l’objet, il s’est découvert depuis peu
une vocation de jardinier d’intérieur. Le projet
de départ, un meuble jardin autonome en teck à
installer sur les terrasses, a reçu le Grand Prix de
la Critique au Salon du Meuble de Paris. Il a vite évolué
vers une unité architecturale à part entière,
adaptable n’importe où. Au centre du projet,
les techniques actuelles de culture forcée. Nous mangeons
souvent des tomates en hiver qui n’ont jamais connu
la terre. Pas d’OGM, de traitements nocifs dans le kit
jardin (le manque de goût des légumes forcés
étant dû à la variété ou
la cueillette prématurée). Les plantes sous
perfusion sont ravies et se développent à grande
vitesse. Libérées de la terre, elles investissent
de nouveaux espaces et introduisent l’harmonie dans
l’habitat ou les bureaux. Cela fonctionne en fait comme
un simple plancher technique, sauf que les câbles et
les prises sont remplacés par des tubes qui nourrissent
et abreuvent les plantes en circuit fermé. Les techniciens
parlent d’hydroponique, végétaux implantés
dans un substrat neutre (billes d’argile, perles de
verre) ou d’aéroponique, racines suspendues dans
le vide et nourries par brumisation. À utiliser au
choix, selon le goût de l’espèce. Pas de
lumière du jour ? Aucun problème : la combinaison
de lampes à vapeur de mercure et vapeur de sodium remplacent
le soleil (elles sont d’ailleurs utilisées en
luminothérapie). Le liquide nutritif fonctionne en
circuit fermé. Il suffit de rajouter de l’eau
et de l’engrais de temps en temps. Après avoir
bouclé ses investigations techniques, Patrick Nadeau
a opté pour le verre, comme complément poétique
de la végétation. Les allées sont pavées
d’un carrelage de dalles gravées réalisées
en collaboration avec Saint-Gobain. Les « capsules de
brumisation », réceptacles des racines, à
l’origine en matière plastique, sont aujourd’hui
conçues en verre. Pour l’occasion, Patrick Nadeau
a fait appel à Patrick Desserme, l’artisan bombeur
de verre le plus réputé, qui s’est volontiers
prêté à l’expérience.
Technologie, écologie, verre : le trio fonctionne à
plein régime. Pour les variétés de plantes
à installer, tout est possible. « Au début,
raconte Patrick, je me suis fait une petite ratatouille, aujourd’hui,
j’ai préféré une jungle atypique
avec bananiers, plantes carnivores et cactus ».
Glass Garden
Architect and designer Patrick Nadeau has created the «
Garden kit », a new concept of garden without soil.
The plants are growing using a nutritious solution following
two techniques: hydroponics (neutral substrate feeded by a
nutritive solution) and aeroponics (roots suspended in free
air absorbing the solution through an atomiser). This form
of culture is more appropriate in an urban environment, office
or apartment. Patrick Nadeau uses a glass paving created with
the help of Saint-Gobain firm. Each tile is engraved with
a specific drawing. Even the feeding capsules are in convex
glass, specially made by French craftsman Patrick Desserme.
Le projet « Kit Jardin » de Patrick Nadeau a
été réalisé avec le soutien de
Thomas Blangille, Europlast, General Hydroponics, Saint-Gobain
glass et Philips éclairage. Prototypiste Dominique
Billard.
Source : VERRE, volume 7, N°1. Février
2001.
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