Artiste
Isabelle, née à Genève en 1945
Vit et travaille en France.
Œuvres uniques.
Contact
Le Touron, 06510 Le Broc.
Techniques favorites
Mixed medias
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Galerie
photos
Monod Duo
« Claude et Isabelle Monod, trente ans de verre à
l’atelier du Touron », une exposition discrète
qui retrace une époque capitale de l’histoire
du verre artistique contemporain français.
Installé dans un château perché sur les
coteaux varois, proche de l’atelier du Touron, le Centre
international d’art contemporain de Carros a rendu hommage,
au printemps 2006, à ce duo de verriers incontournables
; Isabelle a vécu la création de l’atelier
du Touron en 1976, le premier en France consacré à
l’expression artistique du verre. Il s’agissait
alors de créer une œuvre libre à partir
de techniques acquises entre autres à la Verrerie de
Biot, dirigée par Éloi Monod, le père
de Claude. Sur cette base, les Monod juniors ont construit
un nouveau langage du verre qui s’est vite hissé
à la hauteur des illustres pionniers, Harvey Littleton
aux États-Unis, Erwin Eisch et Sybren Valkema en Europe
du Nord, Richard Meitner et d’autres…
Nous avons également rendez-vous avec Claude Monod,
dont les pièces intemporelles sont autant d’occasions
de voyages au fil d’émaux et d’oxydes subtilement
confrontés au feu. Dire qu’il est toujours présent
depuis sa disparition en 1990 est un euphémisme, tant
son œuvre exprime la générosité
et l’empathie qui président aux destinées
du verre actuel. Cette verrerie a prouvé que l’on
pouvait vivre d’un atelier individuel avec une production
de pièces uniques relayée par des galeries motivées,
comme D. M. Sarver ou la Galerie d’Amon à Paris.
Sans le courage et la volonté d’Isabelle, rien
n’existerait de cette histoire renouvelée, si
ce n’est un pesant souvenir nostalgique. Surmontant
la terreur froide qu’inspire l’accident causé
par un chasseur qui mit fin à la vie de Claude, elle
su décanter ce choc, transformer la souffrance en espoir
créatif.
Transcendant l’hommage, la vie transpire de sa sculpture,
dans un registre ultrasensible, différent de celui
de son compagnon, malgré des années de travail
sur le même banc. Peu à peu, son travail a suivi
naturellement sa route, abandonnant l’utilitaire pour
la pure sculpture. Son vocabulaire, inspiré par la
nature et les éléments glanés lors de
promenades, simples cailloux, branches ou brindilles est formé
d’une unité de base : le cube de verre déformé
par l’action du four. Ces blocs superposés forment
une œuvre mouvante, interactive, puisque chacun peut
la composer à sa guise. Au Broc, dans son atelier-maison
perdu dans les somptueuses Alpilles au-dessus de Nice, Isabelle
bâtit pierre par pierre (de verre) un édifice
sculptural discret et harmonieux, pensé dans les moindres
détails, mais libre comme on imagine l’être
la nature. Quand elle descend en ville pour exposer, c’est
à chaque fois un choc affectif pour les visiteurs.
L’artiste fait jouer des cordes souvent oubliées
aujourd’hui, celles du partage, de l’empathie
et de la sincérité.
« …Mon travail est tout au plus un fil qui me
relierait par quelque mystérieux processus à
l’histoire des autres, nous confiait par écrit
Isabelle en 1999, un fil qui, par moments, m’empêche
de voguer à la dérive… ». Chapeau,
les artistes !
T. de B.
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