Artiste
Né en 1967 à Birmingham, Grande-Bretagne
Vit et travaille à Bloomington, Illinois, USA.
Contact
[bokesch-parsons@worldnet.att.net]
Technique favorite
Casting (cire perdue)
Peinture à l’huile
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Figurer
au sens propre
Mark Bokesch-Parsons utilise le verre comme un miroir de l’âme.
Ses sculptures, où les visages prédominent,
reflètent une vie intérieure, douloureuse ou
heureuse. Cet Anglais, installé dans l’Illinois
au cœur des États-Unis, fut longtemps l’assistant
de grands noms du verre. Aujourd’hui, il s’affirme
comme un nouveau talent international.
Un sourire énigmatique qui semble préserver
des secrets intérieurs, des yeux bleu océan,
un regard perçant, Mark Bokesch-Parsons captive son
entourage par sa seule présence. Ce syndrome «
Jocondien » cache un être discret et sensible,
qui n’hésite pas à se confier sans fausse
pudeur. Dans ses œuvres, il exhume des sentiments intérieurs,
puisant jusqu’au plus profond lui-même : isolement,
enfermement, peur de la mort, doutes, espoir et bonheur. Rien
de vraiment spécial, mais il le fait avec une sincérité
déconcertante, sans tomber dans une psychothérapie
toujours laborieuse dans ce genre d’affaire.
Ses œuvres sont basées sur la figure humaine,
traitée à la fois en deux ou trois dimensions.
Systématiquement encadrées, pour exprimer inlassablement
l’idée de confinement.
Du Craft à l‘Art
Lors des Verriales 2004 à Biot, Mark Bokesch-Parsons
a décortiqué méthodiquement sa vie lors
d’une conférence. Toutes ses pièces reflétaient
ce qu’il a appelé des « transitions ».
Né en 1967 à Birmingham, issu de parents modestes
occupés par le travail, mère nurse et père
ouvrier, il a souvent vécu seul, avec pour seul horizon
des cheminées d’usines. Son exutoire : le dessin,
dans lequel il excelle très tôt. Formé,
entre autres, au Stourbridge College of Technology and Art
consacré à l’industrie verrière
et au design, il a débuté par des pièces
utilitaires bols, coupes, verres, sur lesquelles il ne peut
s’empêcher d’apposer des visages réalisées
en moulage au sable pour obtenir des effets plus organiques.
Une fois son diplôme en poche, il se prépare
à une première métamorphose, traversant
l’Atlantique, atterrissant en plein cœur de l’Amérique,
dans l’Illinois, au sud des grands lacs.
Nouveau départ
« J’ai décidé de prendre une année
sabbatique, raconte-t-il, pour m’exprimer plus intensément
et librement que dans le design ou les arts appliqués
». L’artiste gagne alors sa vie en gérant
techniquement des ateliers de verre et de céramique.
Ce qui le conduit, au début des années 90, à
fréquenter des pointures du verre US : James Watkins,
Joël Philip Meyers… Petit à petit, il devient
assistant d’enseignement avant de vivre sa deuxième
transition, une invitation au célèbre Centre
Pilchuck, à Seattle, où il est encore intervenant
aujourd’hui.
Il y découvre les possibilités infinies du verre
et tombe en plein essor du « mixed media », association
du verre à d’autres matériaux. Parallèlement,
de 1990 à 1997, il assiste le sculpteur Janusz Walentynowicz
dans l’Illinois, pionnier avec l’Allemand Erwin
Eisch, de la réintroduction du figuratif dans le verre.
Possédant désormais toutes les futures clés
de son œuvre, Mark Bokesch-Parsons conforte son art et
installe son propre studio en 1995 à Bloomington, petit
village de l’Illinois, sans jamais avoir cessé
de créer.
Auto-analyse
« En Angleterre, évoque-t-il, mon travail était
macabre. Quand je suis arrivé aux États-Unis,
à 23 ans, je me suis senti seul, sans famille ni amis.
Mes premiers moulages de visages de mannequins viennent de
cette sensation d’isolement, puis je me suis mis à
les sculpter, à la recherche de plus d’expression.
J’ai cherché à créer une relation
entre la 2 et la 3-D, comme pour un bas-relief. Ces figures
reflètent mes plus grandes émotions. En 1993,
les premières pièces présentées
à Serge Lechaczynski (Galerie Internationale du Verre
à Biot), étaient très sombres. J’étais
tourmenté par un choix : retourner en Angleterre ou
rester aux États-Unis. »
Finalement Mark Bokesch-Parsons reste en Amérique,
se marie avec une artiste sculpteur et achète une maison.
L’espoir du bonheur se reflète dans les titres
de ses pièces récentes : « Vision d’un
nouvel horizon, Spectre d’un nouveau jour ». Toujours
frappés par la mélancolie, les visages se dérident,
les encadrements s’ouvrent. Autre raison plus pragmatique,
le succès croissant de son œuvre. Depuis le prix
Sybren Valkema, décerné par le Glasmuseum d’Ebeltoft
au Danemark en 1997, les expositions internationales se succèdent
et de nombreuses œuvres figurent dans des collections
publiques. Il faut avouer que les collectionneurs sont captivés
par la technique élaborée par Bokesch-Parsons.
Techniquement correct
Un moulage d’une dépouille sculptée dans
la glaise, puis traitée à la cire perdue, constitue
l’âme de la pièce. Plusieurs éléments
complémentaires sont également réalisés.
L’assemblage final comporte aussi des parties de bois
ou de métal. La pièce est ensuite patinée
à la résine légèrement grisée,
afin d’unifier les matériaux. Le décor
final est appliqué à la peinture à l’huile,
au crayon ou au fusain. Le jeu consiste à masquer le
verre au maximum tout en laissant deviner sa transparence.
Les œuvres sont souvent lisibles sur les deux faces,
couvertes de motifs différents. Quelquefois, les visages
apparaissent en relief, grâce au jeu de dizaines de
plaques peintes appliquées après le casting
initial. L’élaboration des pièces peut
durer de trois à quatre semaines. Ce travail rigoureux
et patient est le fruit de ses années d’assistanat
technique, mais également d’inspirations historiques.
Sources vives
« En tant qu’artiste, il est primordial de voyager,
dit-il. Étudiant, j’ai visité la Grèce
et la Crête et le statuaire classique, notamment les
bustes, m’ont beaucoup influencé ». D’autre
part Bokesch-Parsons s’avoue fasciné par les
artistes expressionnistes du tournant du siècle dernier
: Munch, Klimt, Schiele, puis par Giacometti. Tous ont d’ailleurs
utilisé les visages pour exprimer des forces intérieures
enfouies dans les êtres. C’est aujourd’hui
la quête de l’artiste : exalter le détail
jusqu’au paroxysme pour révéler les limites
de l’auto-analyse, de l’expression et de la communication.
« Je ne fais pas ce métier pour gagner de l’argent
ou devenir célèbre, dit-il, mais pour que quelqu’un
soit réellement frappé par ce que je cherche
à dire. Alors, je vais me coucher le soir en me disant
que j’ai fait quelque chose de bien ».
Thierry de Beaumont
Mark Bokesch-Parsons participera aux prochaines Verriales
sur le thème de « La Peur », de juillet
à décembre 2005, Galerie Internationale du Verre
à Biot. Chemin des Combes, 06410. Revelation of Verriales
2004, Mark Bokesch-Parsons uses glass like a mirror of the
soul. Its sculptures, where faces prevail, reflect his interior
feelings, his painful or happy deep sensations. This Englishman
-installed in Illinois in the center of United States- was
a long time the assistant of great figures of glass. Today,
he is an international well-known artist who exhibits in France
at the Verriales in Biot.
Source : VERRE, Volume 11, N°1. Février
2004.
Galerie
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