Artiste
Né à Saint Valéry en Caux (France,
76) en 1962.
Vit et travaille en Allemagne.
Contact
Thierry Boissel, Alsenweg 1, D-81929 Munich.
Tél : 00 49 89 93 95 00 59.
www.tboissel.de
Activités
Parois, vitrail
Architecture d’intérieur
Architecture
Technique favorite
Fusing
Thermoformage
Collage
Techniques diverses
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Thierry
Boissel, le rationnel
Plasticien de formation, Thierry Boissel s’est rapidement
concentré sur le vitrail. Depuis une dizaine d’année,
il transmet à son tour les interactions entre lumière
et matière à l’Académie des Beaux-Arts
de Munich. Dans son atelier bavarois, il crée des tableaux,
objets et parois de verre qu’il intègre à
l’architecture.
Comment définis-tu tes réalisations
? Parois intégrées à l’architecture,
vitraux ?
C’est une question qui m’a beaucoup préoccupé
ces dernières années. Le mot vitrail est-il
apte à définir le travail de la lumière
à partir de parois de verre intégrées
à l’architecture ? Ce sont les associations d’images
qui sont problématiques et qu’il faut combattre
: le vitrail contemporain n’est ni poussiéreux,
ni Moyenâgeux, ni forcément religieux…
Quand as-tu commencé à intervenir dans
l’architecture ?
Ma première réalisation date de 1985, mon premier
fusing monumental de 1987. Le vitrail est une part de l’architecture.
Il ne joue pas avec l’espace, il est l’espace,
il ne joue pas avec la lumière, il est lumière.
Son pouvoir est très important, il peut enrichir une
architecture comme il peut la détruire. C’est
une grande responsabilité que de réaliser un
vitrail.
Comment passe-t-on de l’atelier au bâtiment
?
La conception se fait sur papier et sur ordinateur dans mon
atelier, ainsi que les prototypes. La réalisation a
lieu par exemple dans les Ateliers Mayer ou les Ateliers van
Treeck à Munich. De cette collaboration naît
une grande force que l’on ne peut pas mettre en œuvre
lorsque l’on travaille seul. Chacun peut se concentrer
sur ses objectifs et je ne suis pas obligé d’accepter
des restaurations pour faire tourner un atelier et gérer
un stock…
As-tu besoin de t’imprégner du lieu,
de son espace, de sa lumière ?
C’est un des points délicats. Le but est de réaliser
une œuvre qui ne découvre son sens que dans le
lieu pour lequel elle a été conçue. Cela
implique une réaction aux proportions, aux lumières,
aux occupations, aux symboles et aux circulations du lieu,
et demande du temps, non pas sur le papier mais dans l’esprit
: il faut que toutes les pièces du puzzle soient assemblées
mentalement pour que je puisse espérer trouver une
idée ou un concept. Dès la première réunion
ou présentation de projet, il y a toujours une partie
de mon cerveau qui ne pense qu’à cela ! Le moment
où le projet va enfin être mis sur papier est
une vraie libération.
Tes créations en architecture nécessitent-elles
des techniques et des types de verre spécifiques ?
Le verre en espace public est soumis à des réglementations
très strictes. Qu’il soit trempé ou laminé,
les normes de sécurités sont, art ou pas, incontournables.
C’est une des gageures du vitrail contemporain de proposer
des œuvres aptes à répondre à ces
contraintes. Toutefois, le caractère expérimental
des réalisations ne doit pas rester en chemin. Les
normes aussi devraient savoir s’adapter.
Comment collabores-tu avec les ingénieurs
et les architectes ?
Chaque projet est une collaboration entre l’architecte,
le maître d’œuvre, le commanditaire, le fabriquant
de cadre, l’atelier, l’artiste … La première
étape est toujours primordiale : parler avec les gens
qui vont utiliser le lieu et avec l’architecte, dessiner
à la main les contours des fenêtres à
l’échelle 1/10 pour s’imbiber des proportions,
respirer l’architecture en allant sur place et lire
les plans minutieusement. La première maquette se compose
toujours de papier, aquarelle, encre ou gouache… Mais
très vite intervient l’ordinateur pour le dessin
des structures du verre, la présentation.
Quelles sont les contraintes les plus fréquentes
dans le monumental ?
Les contraintes les plus sérieuses sont presque toujours
d’ordre humain puis financier. Il est fréquent
que le commanditaire ne sache pas ce qu’il veut, et
il est très difficile d’obtenir sa confiance.
Pour le projet Rottach-Egern, l’Hôtel Überfahrt,
le cahier des charges demandait un vitrail Art Nouveau. Il
m’a fallu du temps pour comprendre que ce n’était
qu’une manière de dire « nous voulons une
coupole avec une œuvre contemporaine ».
Propos recueillis par : Claire Gaillard
Source : VERRE, volume 9, N°5. Octobre 2003.
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