Moulage au sable / Sandcasting
Technique spectaculaire, sensuelle et athlétique,
le moulage au sable nécessite une équipe bien
rodée d’assistants.
D’apparence simple, le moulage au sable (qui bien souvent
est un mélange de différents éléments
minéraux) permet de saisir la dimension intérieure
du verre et de réellement jouer avec le feu.
Le spécialiste mondial est suédois. Bertil Vallien
a réussi l’exploit de produire des sculptures
de plus de trois mètres de long.
L’Américain Howard Ben Tré a présenté
le sandcasting aux verriers français lors d’une
session remarquée au premier Symposium du Verre de
Sars-Poteries en 1982.
Laissons le soin à Bertil Vallien de nous expliquer
ses recettes élaborées pendant au moins vingt
de pratique.
Mode
d’emploi
Il s’agit d’imprimer la forme voulue dans un bac,
grâce à des gabarits de bois. Le « sable
», bien tassé, est en fait un mélange
maison de terre, de charbon, de sable et d’eau.
Une fois la forme générale estampée,
le travail de la surface du sable commence. Elle est saupoudrée
de graphite, afin que le mélange support ne s’agrège
pas avec le verre en fusion, puis d’émaux en
poudre ou d’oxydes, qui donneront à la future
pièce des reflets irisés ou colorés.
Le moule ainsi constitué est cérémonieusement
transporté par toute l’équipe devant les
gueules chaudes des fours.
Bertil intervient alors dans l’empreinte en y incorporant
de multiples éléments en matériaux réfractaires
: visages ou corps en terre, petits personnages en métal,
baguettes de verre colorées et torsadées.
Le temps est compté pour éviter l’assèchement
du moule. « Top départ » pour le coulage
: les assistants cueillent le verre en fusion dans de larges
louches et emplissent l’espace creusé en négatif.
En maître alchimiste, Bertil incorpore à chaque
coulée de nouveaux éléments dans le magma
au gré d’une inspiration instantanée.
L’autre « top » survient très vite
: celui de l’arrêt du coulage, afin que le verre
soit à la même température partout.
Dernière étape, la plus dangereuse : transporter
l’ensemble vers le four de recuisson où il passera
plusieurs jours. Le verre est toujours liquide et certaines
sculptures extrêmes de Bertil peuvent mesurer plus de
trois mètres de long !
De nombreuses pièces cassent du fait des différences
de température entre le cœur et la surface. L’arrivée
des thermostats contrôlés par informatique et
une bonne gestion de l’humidité du mélange
sableux procure une dimension artistique incontestable à
cette technique vivante.
Galerie
photos
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