Artiste
Né en 1961 à Boussu, Belgique.
Vit et travaille en Belgique.
Contact
Waregemstraat 3
B-8540 Deerlijk
email : amoruso@telenet.be
Oeuvres uniques
Technique favorite
Soufflage
|
Saga
Africa
Ses poupées de verre rebondies sont presque aussi connues
que lui. Giampaolo Amoruso, artiste belge d’origine
sicilienne, n’en est pas jaloux. Il aime surtout faire
rêver le plus de gens possible et, pour réaliser
cet objectif, a conquis le cœur de quelques-unes des
plus importantes galeries d’Europe du Nord. Un théâtre
naïf et empathique qui évoque souvent des scènes
plus tragiques.
Ces poupées-là s’appellent « Prison
récréative », « Réceptacle
du légionnaire », « Illusions cachées
», « Enfant sous globe ». Sa dernière
production, influencée par l’Afrique, exalte
tour à tour la compassion, la peur, la tendresse ou
la colère. Giampaolo ne cherche pas l’évocation
directe. Il procède à l’arrachée,
se laissant guider par le verre chaud et la canne, soufflant,
pinçant, tordant, réchauffant jusqu’à
épuisement. Presque 100 % pur soufflage. L’aller
et retour entre le pontil et le four est à chaque fois
délicat, le nouveau-né dépassant souvent
les 10 kilos.
Une fois dans l’arche de recuisson, la sculpture est
pratiquement prête. Le sablage et les ornements (bijoux
en verre au chalumeau) parachèvent la création.
Les poupées, écartées de la vie en galerie,
mènent une vie paisible dans son atelier de Deerlijk
en Belgique. Les autres racontent leurs histoires à
qui veut l’entendre. Cette petite Africaine assise sur
une balançoire, privée d’élan par
le chien qu’elle tient en laisse, est emblématique
du désarroi d’un continent abandonné.
« J’avais un thème de départ, raconte
l’artiste, l’Afrique et sa comparaison avec le
continent européen. Nous vivons en Europe dans une
liberté apparente mais réellement très
encadrée. Les Africains sont souvent opprimés,
mais ils sont intérieurement plus libres que nous.
J’ai représenté cela par des globes transparents
évoquant pour moi la liberté. Une première,
puisque mon travail est toujours opaque ». Cette résidence
marque un tournant dans la carrière d’un créateur
qui ne recherche pas l’effet de mode, lui préférant
l’évolution contrôlée. Dix ans de
poupées, ça ne l’effraye pas : «
tant que les gens les aiment, il y en aura… ».
Mais cette fois, le ton est plus acerbe, il se fâche
sereinement. « J’ai décidé de parler
de l’Afrique autrement que par la communication instantanée
dans laquelle nous baignons, raconte-t-il. Cela n’a
pas marché tout de suite. Je me suis rendu compte qu’auprès
du public, il y avait un vrai problème à représenter
des personnages noirs ». Dernière pointe d’ironie,
Giampaolo n’est jamais allé en Afrique. Par crainte
de mettre des images réelles sur son imaginaire. En
effet, les réactions du public sont contrastées,
mais jamais indifférentes. Mais l’artiste en
a vu d’autres.
Cap au Nord, à Boussu en Belgique. Le petit Giampaolo,
issu d’une famille sicilienne, rêve de Football.
À 15 ans, il est engagé aux cristalleries de
Boussu et apprend sur le tas la technique du soufflage. Du
coin de l’œil, il observe les artistes qui fréquentent
parfois la cristallerie, comme Jean-Pierre Umbdenstock, alors
animateur de l’Université d’Été
de l’Atelier du Verre de Sars-Poteries. Quand l’usine
ferme pendant trois mois, il y suit un stage. « J’ai
tout essayé en une semaine, raconte-t-il, collage,
sablage, fusing, émaillage… ». Il en revient
transfiguré et entame un tour d’Europe d’ateliers
d’artistes. En 1992, il installe son premier atelier
à Boussu. Une rencontre va le marquer profondément.
« Le sculpteur José Vermeersch voulait faire
du verre, se souvient-il. Nous avons collaboré sur
plusieurs projets. Il m’a appris à avoir de la
rigueur dans mon travail et me répétait : travailles,
inlassablement, régulièrement, naturellement,
comme tu respires ».
Utilisant sa technique favorite, le soufflage, Giampaolo conçoit
ses premières poupées. Est-il le modèle
de ceux que certains surnomment les « artistes verriers
» ? « Pas vraiment, répond-il, le verre
est fascinant pour tout artiste. J’en connais beaucoup
qui voudraient l’utiliser, mais qui n’en ont ni
le temps ni les moyens. Pourquoi m’en priverais-je ?
J’ai tout en quelques minutes : la forme, la matière,
la patine, les couleurs… ».
Sa dernière exposition au Musée de Sars-Poteries
est troublante et attachante. Entre bande dessinée,
tragédie italienne et surréalisme, Giampaolo
Amoruso se fait marionnettiste d’émotions, en
toute modestie.
His glass dolls are certainly as famous as he is. Giampaolo
Amoruso -a Belgian artist of Sicilian origin- has spend ten
years making strange sculptures, using people and human body
as a basic language. In his new exhibition at the Glass museum
of Sars-Poteries (North of France), the artist focussed on
the African continent as the birthplace of all civilizations.
A theme perfectly corresponding to his favourite technique:
glassblowing.
Source : VERRE, volume 9, N°6. Janvier 2004.
Galerie
photos
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