Un verre naturel, l'obsidienne, a été formé il y a des millions d'années par l'activité volcanique.

De quand date la fabrication du verre par l'homme ?

La datation des verres anciens demeure problématique. Mais il est établi que le verre apparaît là où préexiste une métallurgie du cuivre.

On sait maintenant, grâce aux fouilles archéologiques, que dans l'antique Mésopotamie (actuellement l'Iraq et le nord-est de la Syrie), on fabriquait aux environs de 2500 av. J.C. des perles de verre et avant 1500 av. J.C., les premiers objets utilitaires (coupes, bols, "bouteilles").

L'Egypte, à partir de 1500 ans av. J.C., fut un centre verrier prédominant. Le verre est alors réservé aux pharaons et aux nobles.

La technique du soufflage du verre à travers une canne creuse fut probablement inventée en Syrie ou Palestine, quelques décennies avant l'ère chrétienne. C'est une opération rapide, peu coûteuse, permettant un grand choix de formes et une large production, d'où sa rapide extension à partir du 1er s. ap. J.C.

L'industrie du verre s'implante en Gaule peu de temps après la conquête romaine et y prend pendant les quatres premiers siècles une grande importance.

Les invasions barbares perturbent cette progression en génant les acheminements de certaines matières premières comme les "soudes" d'Orient qui servaient de fondant (le natron ou des cendres de plantes). L'ingéniosité des verriers se révèle dans le remplacement de cette soude par la potasse obtenue en brûlant des fougères. Les verreries deviennent itinérantes, établissant leurs fours près des forêts pour le bois de chauffage des fours et les fougères.

La fabrication du verre au Moyen Age a été certainement active. Malheureusement, les pièces conservées sont rares, en raison de l'interdiction, à partir des Carolingiens, de placer des objets dans les tombes, seuls abris capables de protéger jusqu'à notre époque les pièces fragiles, témoins du passé.

Du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle, la France, comme les autres pays européens subit le rayonnement de la verrerie vénitienne (Ile de Murano) qui a retrouvé à Byzance des matières premières de qualité et le tour de main des verriers syriens. La concurrence est sévère, les secrets sont bien gardés.

A la fin du XVIIe siècle, un verrier français a l'idée de couler du verre sur une plaque métallique. Ce procédé est mis au point par la Manufacture Royale des Glaces, fondée en 1665 par Louis XIV et devenue Compagnie de Saint Gobain , aujourd'hui le groupe industriel mondial que l'on connaît. Le verre coulé révolutionne la fabrication des vitrages et reste quasiment unique jusqu'aux années 1920.

A l'influence vénitienne se substitue, à partir du XVIIIe siècle, celle des verres gravés et taillés de Bohême, qui prépare l'épanouissement de la cristallerie française, dès le début du XIXe siècle. Celle-ci opte pour le cristal au plomb, qui a été mis au point en Angleterre au cours du XVIIe siècle. Au XVIIIe siècle encore, le charbon remplace le bois. Les usines se concentrent alors d'abord dans la région du Rhône puis dans le Nord. De nos jours, les fours sont chauffés au gaz, au fuel ou encore à l'électricité.

Le mouvement industriel s'empare du verre et les ingénieurs jouent un rôle de plus en plus grand dans la production de verre. L'invention de la soudière en 1806 (procédé Leblanc) permet de réduire les difficultés d'approvisionnement en soude naturelle, dues au blocus continental. L'évolution s'accélère : l'emploi des moules fermés, la presse, les premières machines à souffler, les fours à bassin. De 1902 à 1917, plusieurs ingénieurs dans des pays différents mettent au point le procédé d'étirage vertical d'une feuille de verre. Le verre obtenu est directement utilisable et offre une transparence suffisante par les vitrages de maison : c'est le verre à vitres.

Sir Alastair Pilkington mit au point le premier l'idée de couler le verre en fusion sur un bain d'étain fondu. Ce procédé du float glass fut exploité dans le monde entier à partir de 1962 et se substitua progressivement à tous les autres procédés traditionnels de fabrication du verre pour vitrages.