Verrerie
du Languedoc - Fumeur, mais avec filtres
À Vergèze, dans le Gard, Verrerie du Languedoc
vient de se doter d’un nouveau système de filtrage
des fumées pour réduire ses émissions
de poussières. Une initiative récompensée
par le troisième prix des «Trophées des
technologies économes et propres».
Grâce à son nouveau système de chauffe,
VDL a réduit
sa consommation de gaz naturel de 30 % et a fait
chuter de plus de 90% le taux de Nox.
La réputation de la bouteille verte et ventrue n’est
plus à faire. Depuis des lustres, elle s’invite
sur les meilleures tables du monde. Un succès fou,
né de la rencontre de l’eau et du gaz carbonique.
Chaque année, des millions de «cols» sortent
des lignes de production de Verrerie du Languedoc (VDL), site
intégré à la source Perrier et à
son unité d’embouteillage. L’usine utilise
plus de 100 000 tonnes de verre par an pour réaliser
ces flacons qui font le tour du monde. Soucieuse de réaliser
des économies d’énergie, VDL a décidé
en 2002, lors de la rénovation de l’un de ses
deux fours, d’opter pour un système de chauffe
alliant oxygène et gaz naturel. Un projet soutenu par
l’ADEME qui a subventionné le programme à
hauteur d’un million d’euros. « Cet équipement
a permis de réduire la consommation de gaz naturel
de 30% et de faire chuter de plus de 90% le taux de NOx, l’oxyde
d’azote. Aujourd’hui, les rejets de NOx sont d’environ
0,5 kg par tonne de verre fondu », explique Marc Arguillat,
responsable du pôle activités économiques
à la délégation régionale de l’ADEME
en Languedoc-Roussillon. Restait à se pencher sur le
devenir des fumées chargées de poussières
de métaux lourds, de silice, de soufre… Autant
de substances néfastes pour l’environnement et
la santé. «Les responsables de VDL ont sollicité
notre aide pour résoudre ce problème. Nous leur
avons confirmé notre soutien financier pour l’installation
de filtres permettant de faire passer le volume de poussières
à 10 mg par mètre cube d’air», poursuit
Marc Arguillat.
Procédé «deux en un»
Grâce au système mis en place, la quantité
de poussières rejetées varie aujourd’hui,
selon les mesures effectuées par l’APAVE, entre
1,2 et 2,1 mg par m3. Les fumées sortant du four à
800°C sont préalablement refroidies dans une chaudière
afin d’assurer une efficacité maximale et d’améliorer
la durée de vie des filtres. La chaleur ainsi récupérée
est revendue à l’usine Perrier sous forme de
vapeur – destinée au chauffage des locaux et
au nettoyage des bouteilles – ou d’électricité.
Ce procédé «deux en un», récompensé
par le troisième prix des «Trophées des
technologies économes et propres», décerné
lors du dernier salon Pollutec, évite une consommation
énergétique annuelle de 450 tep.
Quant aux poussières récoltées, elles
sont actuellement stockées et mises en décharge.
Une étude est en cours pour les recycler dans le mélange
vitrifiable…
Bonnes
pratiques
Une technique économe en
énergie
Pour filtrer les fumées, VDL a retenu la solution des
filtres à manches en PTFE*, un matériau synthétique.
Comparée aux filtres électrostatiques, cette
technique présente des taux d’abattement supérieurs,
une plus grande facilité d’utilisation et de
maintenance, et, surtout, il est sobre en énergie.
Grâce à cet équipement, VDL bénéficie
d’un des fours les plus performants du monde.
* PTFE: polytétrafluoroéthylène.
Source : ADEME
& VOUS (N°4, Avril 2007)
|